Quand on veut créer son entreprise, on sait que ça implique plein d’actions : pour que ça fonctionne, il faut avoir des clients. Et pour avoir des clients, il faut qu’ils arrivent à nous, donc se faire connaître, mais aussi leur proposer un produit ou service de qualité, et le présenter de façon à leur donner envie de faire appel à nous.
Alors on se pose la question de la communication, d’avoir un site, d’être présent sur les réseaux sociaux, de participer à des évènements. En cours de route, on arrive à des questions techniques. Et on se rappelle qu’il y a aussi l’administratif… Et finalement, soit on s’éparpille parce qu’il y a tant à faire, soit on ne fait rien parce qu’on se sent bloqué face à une montagne.
Finalement… Par où commencer ? Que faire en priorité ?
L’administratif est rarement une priorité
On pense trop souvent que créer une entreprise, c’est avoir un numéro SIRET. Alors oui, c’est l’étape de création juridique qui donne vraiment naissance à l’entreprise, parce que d’un point de vue légal (et surtout du point de vue des administrations), elle existe.
Mais cela ne veut pas dire que l’administratif est le point essentiel dans ton business. Parce qu’une entreprise avec un SIRET mais sans chiffre d’affaires, c’est juste une coquille vide.
En règle générale, pour tester ton projet, pour démarrer, ou simplement parce que tu as une activité qui entraîne peu de frais, la micro-entreprise sera le statut idéal. Et créer une micro-entreprise, ça prend moins d’une heure. Tu ajoutes quelques jours d’attente pour recevoir ton SIRET et voilà, tu as la base pour fonctionner.
Dans les autres cas, il est intéressant de se poser la question du statut le plus adapté.
Entreprise individuelle ? EIRL ? EURL ? SASU ? Chaque forme d’entreprise a ses propres règles, avec ses avantages et ses contraintes. D’ailleurs, pour faire son choix, c’est intéressant de maîtriser certaines notions, ne serait-ce que pour comprendre un minimum de quoi on parle, et de faire appel à un expert-comptable qui sera en mesure de faire des simulations chiffrées pour prendre la meilleure décision.
En sachant clairement qu’il n’y a pas de statut idéal : on choisit juste celui qui semble le plus approprié à notre projet et notre situation. Et notre statut peut évoluer lorsque notre situation évolue, comme c’est le cas de beaucoup de micro-entrepreneurs quand leur entreprise se développe avec plus de charges, l’intégration de collaborateurs ou encore le chiffre d’affaires qui atteint les plafonds.
Alors finalement, sur la question administrative, pour faire simple quand on démarre, je dirais de regarder si la micro-entreprise est adaptée, et sinon de se tourner vers un spécialiste pour le choix et la mise en place du statut – car en général il s’agira d’une société, avec donc pas mal de démarches à réaliser.
Ensuite, il faut savoir qu’on a rarement besoin de son SIRET avant de réellement démarrer, donc dans beaucoup de cas, ce n’est pas la peine de créer juridiquement son entreprise quand on est encore proche du point zéro de son projet, parce qu’on ne sait même pas encore ce qu’on va vendre.
L’administratif, c’est important, mais ça reste plutôt un support de l’activité, pas l’essence de l’entreprise.
Définir son projet global
Définir correctement son projet, c’est déjà plus concret et prioritaire dans les étapes de création d’une entreprise. C’est quand même important de savoir si tu vas vendre des fleurs ou des prestations de graphisme, si tu vas travailler à distance avec des clients basés n’importe où ou uniquement sur site dans ta région… Tu vois où je veux en venir ?
Que vas-tu proposer ? Quels produits/services ? À quel tarif ?
Tu as peut-être déjà entendu parler de business plan ? Le terme peut faire peur, mais en fait c’est ce travail. Tu n’es pas obligé de le faire de façon très formalisée avec un dossier de 15 pages qui précise tous les détails.
Mais prendre le temps de réfléchir, d’affiner ton projet et d’en poser le cadre, ça peut faire toute la différence. Ce serait dommage par exemple de passer des mois à ne pas comprendre pourquoi ton activité ne te procure pas suffisamment de revenus, pour ensuite constater qu’elle ne peut pas être rentable compte tenu des prix que tu as fixés.
Si tu souhaites prendre le temps de formaliser ton projet, le business model canva est un outil intéressant, car il t’aide à t’interroger pas à pas sur les différentes composantes de ton entreprise. Il peut être compliqué à compléter quand tu en es au tout début de ton projet, mais tu peux démarrer et apporter des précisions ou des modifications au fut et à mesure.
Parce qu’il faut bien reconnaître qu’on a une vision beaucoup plus concrète de la réalité de son activité une fois qu’on est lancé ! Et le revirement peut être assez important.
D’ailleurs, si tu veux un exemple, j’ai démarré en tant qu’assistante administrative, et c’est la pratique du métier qui m’a permis de me rendre compte que la formation me convenait beaucoup mieux !
Choisir une stratégie
Certaines personnes vont associer le mot “stratégie” à des connotations négatives comme “c’est compliqué” ou “c’est du calcul malhonnête”. C’est pourtant un élément important pour mener à bien un projet.
C’est le cas même en dehors de l’entrepreneuriat. Prenons un exemple de la vie de tous les jours : quand tu fais tes courses. Te dire que tu vas optimiser ton déplacement en faisant en même temps telle autre course qui se trouve sur ton trajet, c’est déjà une réflexion stratégique. Si tu dois acheter un nouveau meuble, il est probable que tu t’interroges pour savoir :
- Quel est ton besoin exact (une simple banquette ou un canapé-lit ?),
- Tes contraintes (il faut qu’il s’accorde avec le reste de la pièce),
- Ton budget,
- La logistique nécessaire (ton propre véhicule ou livraison ?)…
Personne n’y verra rien de malsain ou compliqué, ça évitera juste de se retrouver sur le parking d’Ikea à essayer de faire entrer un grand matelas dans une Twingo…
Bon, donc pour ton entreprise, c’est pareil : il est normal et sain de te poser des questions, d’élaborer une stratégie pour réussir ton projet.
On en revient au point précédent. Le minimum, c’est d’être capable d’expliquer simplement ce que tu fais et comment tu le fais :
- Quelle est ton offre, à quel problème / besoin / envie répond-elle,
- Quel est ton tarif ou comment tu le détermines,
- Comment les clients arrivent-ils à toi,
- Comment tu délivres le produit ou service en pratique…
Chacun de ces points va demander d’opter pour une stratégie. Tu verras en creusant qu’il existe énormément de possibilités, donc la difficulté c’est parfois de choisir une stratégie et t’y tenir, au moins le temps de pouvoir évaluer si elle fonctionne ou pas pour toi.
Par exemple, pour trouver tes premiers clients, tu peux t’appuyer sur un réseau local, des partenariats, des contacts qui proviennent d’une ancienne expérience professionnelle, les réseaux sociaux, la participation à des évènements, la publicité, le blogging, etc.
Même s’il n’y a pas d’incompatibilité entre ces moyens de trouver des prospects, tu vas devoir choisir un nombre limité de canaux sur lesquels tu pourras concentrer tes efforts. Te lancer sur 3 réseaux sociaux, créer des vidéos, rédiger des articles de blog, enregistrer des épisodes de podcast et participer à tous les évènements de réseautage qui se présentent, ça fait beaucoup pour une seule personne. Surtout si en parallèle tu gères ton lancement d’activité et que tu es débutant(e) dans ces tâches.
Ce serait contre-productif, parce que ça t’empêcherait de t’améliorer réellement en concentrant tes efforts, sans parler de l’épuisement.
Bref, le but n’est pas de partir dans un cours de marketing mais de donner une idée concrète de ce qui est réellement prioritaire dans le démarrage d’une entreprise. Et l’aspect stratégique est essentiel.
Faire simple pour démarrer
Maintenant, on va relativiser tout cela. Le gros piège, ce serait du coup de vouloir que tout soit parfait pour se lancer. Et donc différer encore et encore le début d’activité, ou même le démarrage du projet en se disant que ce n’est pas le bon moment parce que tu n’as pas assez de temps pour faire tout ça.
Tu n’as absolument pas besoin que tout soit parfait, avec une stratégie bien ficelée, une identité visuelle parfaitement designée, un site web au top, une offre parfaite, etc pour te lancer.
Au contraire, tu as tout intérêt à faire simple pour commencer.
Par exemple, c’est en mettant ton offre sur le marché que tu auras des feedbacks, des questions, des expériences de réussite ou d’échec qui te permettront d’adapter cette offre pour qu’elle soit plus pertinente.
Certains entrepreneurs vont même s’appuyer sur le concept du produit minimum viable, c’est-à-dire dans les grandes lignes, mettre en vente un produit qui n’est pas encore totalement abouti et poursuivre son développement grâce aux données qui proviennent de ces premières ventes. Cela permet de lancer le produit ou l’offre de services plus rapidement, avec peu de moyens, de s’assurer que les acheteurs sont au rendez-vous et d’identifier ce qui fonctionne ou pas pour améliorer l’offre et l’expérience grâce à ses utilisateurs.
Cette idée est valable dans chaque pan de ton entreprise :
- La stratégie globale,
- La communication,
- L’offre de produits/services,
- Les outils…
En plus, il est beaucoup plus facile de faire évoluer quelque chose de basique vers une structure plus complexe, que l’inverse. Il est plus facile d’ajouter que d’enlever.
Et tout ça, ça se fait pas à pas avec le temps.
Miser sur les fondations
Mon conseil sera en fait de miser sur les fondations de ton entreprise, sur ses piliers. Il vaut mieux une toute petite entreprise qui a ses bases solides et développe son activité progressivement, qu’une entreprise qui a une croissance rapide, peut-être des résultats impressionnants en termes de chiffres, mais dont l’équilibre ne tient qu’à un fil.
Bien sûr, certaines entreprises cumulent solidité et croissance rapide, mais je veux insister sur ce qui devrait être prioritaire.
C’est d’autant plus vrai dans une aventure en solo, parce que lancer son entreprise, ce n’est pas qu’une question d’orientation professionnelle.
On retrouve en général chez les indépendants une certaine quête. Peu importe que les motivations soient la liberté de travailler de n’importe où dans le monde, de gérer librement son emploi du temps, de choisir ses clients, d’avoir un impact dans le monde en répondant à un besoin, etc.
Dans tous les cas, il y a une implication personnelle dans l’aventure entrepreneuriale. Et là où je veux en venir, c’est que tu es au centre de ton entreprise, surtout tant que tu y travailles seul(e) ou avec quelques prestataires. Si tu te sens en décalage avec ce qui se passe dans ton entreprise : ton offre, les valeurs qu’elle incarne, ta communication, etc., il y a un moment où ça coince.
Tu passeras difficilement des années à développer un projet auquel tu ne crois pas, qui te déplaît ou te met mal à l’aise. Cela n’évitera pas de connaître des hauts et des bas, mais cela fait partie des bases pour te sentir bien dans ton activité et avoir les ressources nécessaires pour porter ton entreprise et avancer.
Ensuite, dans les fondations solides, il ne faut pas oublier l’aspect administratif, juridique ou financier. C’est aussi ce qui va permettre de sécuriser et donc pérenniser ton entreprise. Cela passe aussi bien par le fait de connaître tes obligations légales, de réaliser toutes les démarches administratives indispensables, d’apprendre à gérer ton entreprise en fonction de ton statut, d’avoir un œil sur les finances pour prendre des décisions adaptées, etc.
Je m’arrête là pour aujourd’hui mais nous aurons l’occasion de développer ces différents points qui permettent de sécuriser son activité.
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