On ne le dira jamais assez, bien gérer son argent en micro-entreprise : c’est un élément central dans la vie d’un auto-entrepreneur.
Certes, il y a les obligations légales concernant la comptabilité et le compte bancaire, mais si tu veux mettre en place une gestion financière claire et qui te permette de prendre les bonnes décisions au bon moment, tu as besoin d’outils supplémentaires.
C’est ce que nous allons voir dans cet article : comment gérer la trésorerie d’une micro-entreprise ? Quels outils mettre en place et selon quelle méthodologie pour que ce soit simple et efficace à la fois.
Qu’est-ce que la trésorerie d’une entreprise ?
Pour parler simplement, la trésorerie, c’est l’argent disponible dans l’entreprise.
C’est donc une notion importante : lorsque tu fais tes achats, tu as besoin de savoir de combien d’argent, tu disposes. Même sans budget très précis, tu sais si tu vas te diriger vers une enseigne de luxe ou populaire. Quel type de produit, tu vas choisir, en quelle quantité. C’est pareil dans ton entreprise, pour savoir si tu peux réaliser une dépense, tu dois connaître ton budget.
Au-delà de la décision autour d’une dépense ou d’un investissement, le suivi de ta trésorerie, c’est ce qui te permet de savoir où tu en es financièrement aujourd’hui. Mais aussi la situation dans laquelle tu devrais être dans plusieurs mois. Là où c’est particulièrement intéressant par rapport au fait de simplement jeter un coup d’œil à ton compte bancaire, c’est qu’on va aussi prendre en compte les dépenses à venir.
Si on veut vraiment être précis, on peut aller chercher des notions comme le besoin en fonds de roulement, qui va exprimer l’argent nécessaire pour faire tourner l’entreprise. En prenant en compte tous les décalages de paiement tant pour les sommes encaissées que pour les dépenses.
Mais ici, on va rester à un niveau plus simple, mais considérer tout de même comme indisponible l’argent qui doit servir à couvrir les dépenses immédiates.
L’importance d’avoir un outil dédié pour gérer son argent en micro-entreprise
S’il faut donner un seul argument en faveur du plan de trésorerie, ce sera simplement que tu as besoin de connaître l’état de tes finances pour prendre des décisions éclairées. Et éviter par la même occasion des mauvaises surprises.
Cela ne veut pas dire qu’il faut mettre en place un suivi hyper compliqué. Ni utiliser tous les termes un peu barbares propres à la gestion. C’est bien utile pour certaines activités. Et d’une façon générale à partir d’une certaine taille d’entreprise, lorsqu’on s’intéresse aux financements, que l’entreprise grandit et se structure, mais quand on est au stade d’une micro-entreprise, ce n’est pas forcément nécessaire.
En général, les experts-comptables vont proposer des solutions à leurs clients, mais comme souvent, les auto-entrepreneurs se retrouvent un peu en marge et ont tendance à négliger cet aspect. Le minimum légal consiste juste à suivre les recettes, donc le chiffre d’affaires pour une micro-entreprise. Et éventuellement les achats pour les activités de ventes. C’est un bon début, mais tu manques de visibilité si tu te limites à ces registres obligatoires. Idem si tu raisonnes uniquement en termes de ventes, ça te donne des éléments utiles, mais les délais de paiement peuvent complètement changer la donne.
Dans la pratique, ce que j’observe souvent, c’est que les micro-entrepreneurs se focalisent sur le chiffre d’affaires. Alors que parfois l’activité n’est pas rentable, les dépenses ne sont pas adaptées. Ou c’est carrément le modèle économique ou les tarifs qu’il faut réajuster. Parce que ce chiffre d’affaires va devoir couvrir les cotisations sociales, toutes les dépenses d’outils, prestataires ou fournisseurs, assurances, etc. en plus de la rémunération.
Ma méthode pas-à-pas pour gérer son argent en micro-entreprise
Maintenant que tu as saisi l’idée et l’intérêt de la chose, il reste une question : comment bien gérer la trésorerie de ta micro-entreprise ?
C’est ce que nous allons voir avec la méthode que j’utilise, étape par étape.
Construire un tableau mois par mois
L’outil de base, c’est tout simplement un tableur, pour pouvoir suivre les chiffres mois par mois.
Je suis une Notion Addict, j’y gère toute mon activité pro et également certains aspects de ma vie perso, mais je trouve beaucoup plus fonctionnel de gérer l’argent dans un simple tableur. Parce que toutes les cellules sont indépendantes, donc on est libre d’adapter ses formules, on peut intégrer des graphiques… Bref, ce n’est pas tendance, mais c’est simple et efficace, et c’est bien ce que l’on veut !
On part donc d’un tableau annuel qui va détailler l’activité mois par mois.
Indiquer le chiffre d’affaires prévisionnel
La première étape clé, c’est de bien remplir la partie dédiée au chiffre d’affaires.
Il faut raisonner en termes de recettes, donc des sommes encaissées chaque mois. Cela demande de prendre en compte les délais de paiement accordés aux clients. Si une prestation de 5 000 € est payée en 1 fois ou tout au long de la prestation par acomptes de 500 €. Ce n’est pas du tout la même chose au niveau de la trésorerie disponible !
Indiquer les dépenses prévisionnelles
Connaître et anticiper ses dépenses est tout aussi important. Donc on suit le même raisonnement en remplissant la partie dépenses mois par mois.
Ici, il faut faire attention à ne pas oublier les dépenses annuelles. Certains paiements interviennent même tous les 2 ou 3 ans, et là non plus, il ne faudrait pas les négliger.
À ce stade, on a déjà quelque chose qui ressemble à un tableau de trésorerie basique. C’est un début, mais pour que ce soit vraiment pertinent, on va aller plus loin.
Vérifier la rentabilité et faisabilité
Là, on touche aux points sensibles. Poser sa situation à plat avec tous les chiffres, c’est aussi l’occasion de faire le point sur l’aspect rentabilité de son activité. C’est parfois inconfortable, surtout quand on se rend compte que même sur le papier, ça ne fonctionne pas. Mais, c’est justement si on se trouve dans ce cas que ce travail est particulièrement utile, pour donner une chance à ton entreprise de rectifier sa trajectoire et devenir plus viable.
On va donc se poser quelques questions essentielles :
- Le chiffre d’affaires global permet-il de couvrir toutes les dépenses prévues et la rémunération que tu vises ?
- Quel est ton seuil de rentabilité, c’est-à-dire le chiffre d’affaires minimum pour arriver à l’équilibre ?
- Comment vas-tu réaliser ce chiffre d’affaires en pratique ? Est-ce cohérent par rapport à tes moyens logistiques, au temps passé à réaliser tes prestations ou créations, etc ? Est-ce réalisable concrètement ?
L’idée, c’est de traduire le chiffre d’affaires en nombre de produits ou de prestations à réaliser pour que l’activité soit rentable.
Analyser et décider
L’étape suivante, c’est de prendre des décisions en fonction de ce que révèle le prévisionnel :
- Faut-il augmenter le chiffre d’affaires ? Augmenter les tarifs ? Créer de nouvelles offres ? Revoir le modèle économique ?
- Faut-il réduire certaines dépenses ? Au contraire, augmenter les moyens pour développer l’activité ?
- Faut-il réduire les délais de paiement ? Décaler des dépenses à une autre période de l’année ?
- Faut-il changer de régime fiscal ? Passer en société ?
Toutes ces décisions ont tendance à s’imposer d’elles-mêmes lorsque l’on a les chiffres sous les yeux. En tout cas, disposer des éléments, cela te permet de réaliser une analyse pertinente et de déceler les problèmes à résoudre.
Affiner et fluidifier la gestion
Le principal travail se fait surtout au moment de la mise en place de cet outil de suivi. Puis généralement une fois par an (mais c’est déjà plus simple et rapide les années suivantes).
Au quotidien, tu n’as plus qu’à mettre à jour les encaissements et dépenses en fonction de ce qui a été réalisé chaque semaine ou chaque mois. Tu peux prévoir ensuite de faire un point rapide par trimestre ou semestre. Ou à chaque fois que tu en ressens le besoin parce que tes offres évoluent ou pour voir où tu en es par rapport à tes objectifs.
Pour faciliter la gestion courante, il y a différentes techniques qui vont rendre la gestion encore plus fluide et réduire ta charge mentale. Par exemple, on peut utiliser des comptes séparés selon le type de dépenses, mettre en place un système d’épargne, utiliser les virements automatiques, etc. pour ne plus avoir à gérer régulièrement toutes les dépenses récurrentes de l’entreprise.
Construire son suivi de trésorerie facilement et rapidement
À partir du moment où il s’agit d’une véritable activité professionnelle, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, devraient disposer d’un outil de ce type. La difficulté, ce sera souvent la mise en place initiale de ce tableau de trésorerie. C’est-à-dire concevoir et créer les tableaux en pratique, savoir comment les remplir de façon méthodique…
Donc au-delà de cette présentation synthétique de ma méthode, je te propose de prendre un raccourci et je te livre mon tableau de trésorerie optimisé pour que tu puisses le prendre en main facilement. Et aussi fourni avec des explications en vidéo pour te guider étape par étape.
Tu n’as plus qu’à entrer tes chiffres et suivre le guide !
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Super merci
Je viens justement d’en faire un cette semaine
On peut dire que cet article tombait à pic alors !