Créer sa micro-entreprise, c’est à la fois simple et compliqué. Simple, parce que la formalité de création se fait rapidement en ligne. Et, le fonctionnement est largement simplifié par rapport aux autres formes d’entreprise. Compliqué, parce qu’on ne sait pas toujours comment s’y prendre, par où commencer. Et, surtout comment éviter au maximum les erreurs qui font parfois perdre beaucoup d’argent ou empêchent de bien développer son projet.
En ce qui concerne l’administratif et la gestion d’une manière plus générale, il y a des erreurs classiques que tu peux éviter. Ainsi, tu mets un maximum de chances pour lancer ton activité dans les meilleures conditions possibles.
Zoom sur les 7 erreurs à éviter quand on crée sa micro-entreprise.
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Erreur n°1 : créer son entreprise à n’importe quelle date
Il est toujours délicat de répondre à la question “Quel est le meilleur moment pour créer son entreprise ?”. Tout simplement parce que le moment idéal se présente rarement. Entre la situation professionnelle et la situation familiale. Ou le contexte économique et autres, on peut toujours trouver de bonnes raisons de repousser son projet.
Et dans l’absolu, la date de création d’une entreprise n’a pas forcément d’impact en soi sur le projet. Mais, ce n’est pas une raison pour ne pas s’interroger sur le sujet et foncer tête baissée. Parce que dans certains cas, il y a au contraire un vrai enjeu autour de la date de création, qui se traduit en plusieurs milliers d’euros.
Voici un exemple : tu es salariée et tu vas bientôt partir en rupture conventionnelle. La bonne nouvelle, c’est que cela te donne droit à l’allocation chômage. D’abord, l’aide au retour à l’emploi (ARE) est cumulable avec les revenus de ton entreprise (sous certaines conditions). Et en plus, si tu crées ton entreprise en tant que demandeur d’emploi indemnisé, tu pourras bénéficier de l’ACRE, l’aide à la création ou reprise d’entreprise. Et là, c’est le fait d’avoir décidé de créer ton entreprise après avoir quitté ton travail qui te permet de payer moitié moins de cotisations sociales pendant ta première année d’activité.
Erreur n°2 : rater la demande d’ACRE (aide à la création ou reprise d’entreprise)
Depuis quelques années, l’ACRE, la réduction de cotisations sociales de début d’activité que l’on vient d’évoquer, est accordée automatiquement aux créateurs d’entreprise. Mais, il reste quelques conditions à remplir. Notamment, celle de ne pas en avoir déjà bénéficié au cours des 3 années précédentes, mais aucune démarche à réaliser. Sauf pour les autoentrepreneurs.
Si tu crées une micro-entreprise, tu dois remplir un des critères de la liste. Et puis déposer ta demande avec les justificatifs correspondant à la situation qui te donne droit à l’ACRE, comme le fait d’être demandeur d’emploi indemnisé ou d’avoir moins de 26 ans.
Donc ici, tu peux passer à côté de l’aide simplement parce que tu ignores que tu y as droit, ou encore parce que tu déposes ta demande trop tard. Elle doit désormais être déposée dès que tu fais la formalité d’immatriculation, c’est-à-dire de création de ton entreprise.
C’est dommage de rater un an de réduction de cotisations sociales.
Erreur n°3 : se tromper de statut ou régime fiscal/social
Avant d’aller plus loin, un petit rappel : la micro-entreprise (ou autoentrepreneur) n’est pas un statut juridique. C’est un abus de langage que l’on utilise fréquemment.
On distingue en réalité 2 grandes catégories d’entreprises en France :
- Les entreprises individuelles, ce que l’on appelle couramment entreprises “en nom propre”. Même si certaines protections ont été mises en place ces dernières années, juridiquement, il n’y a pas de distinction entre ton entreprise et toi.
- Les sociétés, qui peuvent être constituées par une ou plusieurs personnes. On parle de “personne morale” parce qu’elles ont une existence propre, distincte des personnes qui l’ont créée.
Pourquoi je commence par cette précision ? Parce qu’il est important d’avoir conscience que quand on crée une entreprise, on fait à la fois un choix de statut juridique (entreprise individuelle, SARL/EURL, SAS/SASU…). Et un choix de régime fiscal et social, c’est-à-dire comment on va calculer et payer l’impôt et les cotisations sociales.
La micro-entreprise, c’est une entreprise individuelle avec un simple choix fiscal et social pour le régime de la micro-entreprise. Le système est simple : tout est calculé de façon forfaitaire. Au lieu de prendre en compte les vraies dépenses ou la vraie rémunération.
C’est avantageux parce que le fonctionnement quotidien est simplifié. Et ce “forfait” peut être plus élevé que les charges réelles, comme c’est souvent le cas pour les activités de freelance, par exemple. Mais cela comporte aussi des limites : si les charges sont plus élevées, si on dépasse le chiffre d’affaires, ou encore si on a besoin d’une meilleure protection sociale.
En résumé, la micro-entreprise est un choix intéressant dans certaines situations, mais ne sera pas toujours la meilleure option.
Erreur n°4 : ne pas avoir de visibilité sur ses chiffres
Avec le système simplifié de la micro-entreprise, un des pièges, c’est de ne pas trop se soucier des chiffres. On se contente de suivre le chiffre d’affaires à déclarer chaque mois et basta, surtout dans les activités de services, qui n’ont pas d’obligation de tenir un registre des achats.
Le problème, c’est que si tu fonctionnes ainsi, tu manques de précieuses informations sur ton entreprise pour prendre les bonnes décisions au bon moment.
Suivre attentivement et même anticiper un minimum ton chiffre d’affaires te permet, par exemple, de ne pas être surpris.e par le passage à la TVA. C’est toujours plus fluide que de devoir rattraper de l’administratif en retard avec parfois des milliers d’euros à rembourser à l’État.
Un autre exemple qui fait le lien avec le point précédent : le fait de connaître tes charges te permet de vérifier si ton statut juridique et tes options fiscales sont toujours adaptés à ta situation. Devrais-tu rester en micro-entreprise ? Passer au réel ? Passer en société ?
Faire un point régulier sur ton activité est une bonne habitude de gestion. Et pour cela, tu as besoin d’éléments concrets, donc cela inclut des chiffres.
Erreur n°5 : confondre chiffre d’affaires et revenu
Tu as forcément conscience que tout ton chiffre d’affaires n’ira pas dans ta poche au final. Mais, il y a une grande différence entre le fait de le savoir d’une façon assez générale et celui de connaître précisément l’écart entre ces deux sommes.
En pratique, le chiffre d’affaires va couvrir :
- Tes cotisations sociales : en micro-entreprise c’est déjà 12 à 21 % qui s’envolent,
- L’impôt sur le revenu : si tu optes pour le versement libératoire. Encore 1 à 2 % (bien sûr, tu devras également le payer sans l’option, mais ça se jouera plus du côté perso que du côté pro),
- Toutes les dépenses pour faire fonctionner ton entreprise au quotidien : achats de matières, abonnements, assurances, prestataires, etc.
Tout cela en plus des frais pour renouveler ou compléter ton matériel, par exemple. Et de l’objectif final : ta rémunération.
Si on prend un exemple, 2 000 € de chiffre d’affaires en activité libérale, pour une formatrice, cela donne au maximum 1 500 € environ de revenu. En partant du principe que tu n’as aucune dépense pour faire fonctionner ton entreprise. En réalité, quelques outils, un site internet, des frais de formation, les services d’un prestataire, etc. Et on peut vite arriver à quelques centaines d’euros par mois.
On en revient à l’importance de suivre les chiffres de ton activité, y compris tes charges lorsque la loi ne t’y oblige pas. Tout simplement pour la bonne gestion de ton entreprise.
Et d’ailleurs, si tu veux prendre un raccourci pour gérer facilement la trésorerie de ta micro-entreprise, une offre arrive très prochainement pour t’aider à prix mini. Tu peux t’inscrire pour être informé.e de sa sortie en premier.
Erreur n°6 : se tromper sur les sommes à déclarer
Même si le principe est simple, il n’est pas rare de se tromper sur sa déclaration de chiffre d’affaires. Et d’indiquer les mauvais chiffres à l’URSSAF ou alors aux impôts.
Imaginons, par exemple, le cas où tu réalises des prestations ou des ventes, que tu émets les factures. Mais ton client ne t’a pas encore payé.e (ou il te paie en plusieurs fois). Il est important de connaître les règles de base pour savoir à quel moment tu vas déclarer le chiffre d’affaires correspondant et pour quel montant. En l’occurrence, dans notre cas, c’est uniquement la somme que le client a effectivement payée que tu devras déclarer.
La même question se pose dans d’autres situations parfois plus délicates : l’impact éventuel de la TVA, les ventes ou prestations qui font intervenir un intermédiaire comme les plateformes de mise en relation pour les freelances notamment. Ou encore les services de paiement qui prélèvent des commissions avant de te reverser ton argent.
Ou encore, autre situation parfois délicate : distinguer ce qui relève des ventes ou des prestations de services. Si on compare une vente de parapluies et la création d’un site web, la distinction est évidente. Mais quand on est dans la couture ou certaines ventes à distance, cela demande un peu plus de vigilance.
Erreur n°7 : oublier de sécuriser sa création d’entreprise et son quotidien d’indépendant
Tout cela nous amène directement au dernier point. Quand tu deviens indépendant.e, tu n’as personne pour te guider en t’indiquant ce que tu dois faire, à quel moment. Quelle est la bonne décision, ou simplement t’expliquer comment ça marche. L’autonomie est une compétence clé en matière d’entrepreneuriat.
Mais heureusement, cela ne veut pas dire que tu dois avoir la science infuse pour te lancer. Simplement, tu dois avoir conscience des enjeux et des possibilités de sécuriser ton projet.
Concrètement, cela veut dire que tu as la responsabilité de maîtriser un minimum le fonctionnement de ton entreprise. Même si “ce n’est qu’une micro-entreprise”. Tes obligations en tant que professionnel.le sont les mêmes que pour n’importe quelle entreprise dans la plupart des domaines. Tu as besoin de connaître tes obligations légales pour pouvoir les respecter. Et surtout avoir l’esprit tranquille, pour ensuite te concentrer sur ton cœur de métier ou sur la vente.
Sécuriser ton entreprise, c’est penser à l’aspect financier pour continuer à vivre le temps de lancer ton activité ou en cas d’arrêt de travail par exemple. C’est aussi prendre en compte l’aspect juridique avec les CGV, les contrats, la protection des données, etc. Et aussi maîtriser les bases en matière d’administratif : la facturation, les déclarations fiscales et sociales, la comptabilité…
Et la bonne nouvelle dans tout ça, c’est que même des tâches comme l’administratif prennent un autre sens quand on regarde l’impact financier.
Des exemples pour sécuriser la gestion administrative de son entreprise
J’ai eu, par exemple, des clientes qui ont économisé plusieurs milliers d’euros parce qu’elles avaient appris à vérifier leur avis de cotisation foncière des entreprises (CFE). Et elles ont pu faire rectifier des erreurs. D’autres ont pu optimiser la date de création d’entreprise pour bénéficier des aides et là ça se compte même en dizaine de milliers d’euros.
Ce sont des situations un peu “extrêmes” pour illustrer l’importance de la gestion administrative et l’enjeu stratégique derrière.
Et c’est ce qui me motive chaque jour à continuer à former les micro-entrepreneurs. Pour que l’administratif ne représente plus un obstacle dans ton parcours entrepreneurial.
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