Créer sa micro-entreprise en 2024 : l’essentiel à savoir

Créer sa micro-entreprise en 2024 : l'essentiel à savoir

Comment créer sa micro-entreprise en 2024 ? C’est un exercice que j’aime faire chaque année, parce qu’il permet de revenir à l’essentiel et prendre à chaque fois un angle différent, tout en tenant compte des dernières nouveautés. Les questions sont tellement nombreuses quand on crée son entreprise :

  • Quelles sont les choses indispensables à savoir avant de créer sa micro-entreprise ?
  • Quelles sont les nouveautés concernant la micro-entreprise en 2024 ?
  • Combien ça coûte vraiment de créer une entreprise ?
  • Faut-il faire un business plan ? Est-ce obligatoire pour réussir sa création d’entreprise ?
  • Quels sont les meilleurs choix à faire au niveau administratif, quelles sont les meilleurs options ?
  • Comment sécuriser son projet, réduire les risques ?
  • Par où commencer ? Comment faire pour être dans les règles au niveau légal/juridique et administratif ?

Il y a tant de questions autour d’un projet de création d’entreprise, qu’on peut vite se sentir perdu·e. Évidemment, il est impossible de tout voir en détail dans un simple épisode de podcast/article de blog, c’est bien pour cela que je propose une formation complète sur l’aspect administratif et que se faire accompagner permet de se faciliter la tâche !

Le but de cet article sera de voir quelques points essentiels pour démystifier un peu la création d’entreprise et t’aider à te lancer, ou à avancer dans ton projet même si tu t’es déjà lancé·e.

Comment créer une micro-entreprise en 2024

En termes de démarche, la micro-entreprise reste de loin le type d’entreprise le plus simple à créer. La démarche prend quelques minutes, en ligne, sur le Guichet Unique. Il n’y a plus besoin de se demander où réaliser telle ou telle démarche, en fonction de l’activité de l’entreprise, maintenant tout est centralisé sur cette plateforme gérée par l’INPI et qui remplace complètement les anciens centres de formalités depuis le 1er janvier 2023.

La démarche est gratuite (excepté des frais d’environ 25 € pour les agents commerciaux, qui doivent s’inscrire au Registre Spécial des Agents Commerciaux).

L’important, ce n’est donc pas la démarche de déclaration de début d’activité en elle-même, mais plutôt de bien préparer sa création d’entreprise et maîtriser tout le cadre autour du statut d’indépendant.

Avant, il y a toute l’étape de construction du projet. Par exemple, le business plan n’est pas forcément indispensable pour tous les projets de création d’entreprise, mais un travail de ce type permettra de donner plus de chances de réussite à la future entreprise.

Avant de penser à la création administrative, il est important de clarifier les bases : ce que tu vas vendre, à qui, comment… Bien sûr, le fait de poser ces éléments noir sur blanc permet de vérifier la cohérence du projet et de planifier chaque étape, pour approfondir le travail sur chaque pilier de l’entreprise. Mais ensuite, il faut passer à l’action, et préparer effectivement ce qui fera fonctionner l’entreprise : concevoir ses offres, mettre en place un moyen de se mettre en relation avec ses futurs clients, de recevoir les paiements, de livrer ses produits ou services, de communiquer, etc.

Ce n’est qu’une fois toutes ces bases posées que le projet prend du sens dans son ensemble, que tu as un modèle économique clair, et que tu peux aussi faire le travail chiffré qui te permettra de vérifier que la micro-entreprise est adaptée à ton projet, choisir les meilleures options, te projeter au moins à court et moyen terme, et plus tard assurer une vraie gestion d’entreprise.

? Pour l’aspect pratico-pratique de l’administratif, retrouve la check-list de la création d’une micro-entreprise, extraite de la formation “Objectif micro-entreprise : création et gestion administrative”.

Les aides à la création essentielles

Il existe différentes aides à la création d’entreprise, plus ou moins accessibles. Certaines d’entre elles sont incontournables, car il s’agit de dispositifs très larges, qui ne passent pas par des processus de sélection, dossier ou autre, mais simplement quelques critères à cocher.

Cela ne veut pas dire que tout le monde peut en bénéficier, mais il serait dommage de passer à côté quand on y a droit.

L’ACRE, pour réduire ses cotisations sociales

La principale aide, c’est l’ACRE : l’aide à la création ou reprise d’entreprise. Cette aide est gérée directement par l’URSSAF et consiste à réduire de moitié les cotisations sociales pendant la 1e année d’activité ou plutôt pendant les 4 premiers trimestres civils plus précisément.

Pour les autoentrepreneurs, il faut déposer une demande et prouver que l’on remplit un critère parmi la liste ci-dessous pour bénéficier de cette aide à la création d’entreprise :

  • Demandeur d’emploi indemnisé ;
  • Demandeur d’emploi non indemnisé inscrit 6 mois au cours des 18 derniers mois ;
  • Bénéficiaire de l’ASS ou du RSA ;
  • Avoir 18 ans à moins de 26 ans (ou 30 ans en cas de handicap) ;
  • Avoir moins de 30 ans et ne pas remplir la condition de durée d’activité pour bénéficier de l’allocation chômage ;
  • Salarié ou personne licenciée d’une entreprise en procédure de sauvegarde, redressement ou de liquidation judiciaires et reprenant tout ou partie d’une entreprise ;
  • Titulaire d’un contrat d’appui au projet d’entreprise ;
  • Création ou reprise d’entreprise située dans un quartier prioritaire de la ville (QPV) ;
  • Bénéficiaire de la PrePARE (ex-CLCA – complément de libre choix d’activité).

On voit bien que l’aide cible avant tout les demandeurs d’emploi, mais elle est accessible sur quelques autres critères, comme le fait d’avoir moins de 26 ans ou l’implantation dans un quartier prioritaire de la ville (QPV).

L’allocation chômage, pour sécuriser sa situation financière

Une autre aide très couramment utilisée, c’est simplement de cumuler l’allocation chômage avec la création d’entreprise. Le cumul avec des revenus est en effet possible, mais il est encadré.

Dans le cas général, on déduit une partie du revenu et l’allocation versée est ainsi plafonnée chaque mois. Cela permet de gagner au total un peu plus que l’allocation seule, et les droits qui n’ont pas été versés ne sont pas perdus. Ils sont reportés en fin de droit, et viennent donc prolonger la durée d’indemnisation.

Dans certains cas, il est également possible de cumuler en totalité l’allocation chômage et ses revenus d’indépendants.

Plus de détails dans l’article : Le chômage : un tremplin vers l’entrepreneuriat ?

L’ARCE, pour se constituer un capital de départ

Moins connue, l’ARCE (à ne pas confondre avec l’ACRE), consiste à percevoir l’allocation chômage sous forme de capital au lieu du versement mensuel. Bien sûr, c’est soumis à condition et l’une d’elle est de renoncer à 40 % de la totalité des droits au chômage.

On perçoit en tout 60 % du total des droits au chômage et ce capital est versé en 2 fois, l’une à la création d’entreprise, l’autre 6 mois plus tard.

Qu’est-ce qui a changé en 2024 pour les autoentrepreneurs ?

Si tu t’intéresses à l’entrepreneuriat et tout particulièrement à la micro-entreprise depuis quelques années, tu te demandes peut-être ce qui est différent pour celles et ceux qui se lancent en 2024 plutôt qu’avant.

En réalité, les nouveautés vont généralement concerner tous les micro-entrepreneurs, qu’ils aient créé leur entreprise en 2024 ou plus tôt. La facturation électronique a été reportée, donc on n’en parlera pas dans cet article (cf. La facturation électronique, on en est où ? ça change quoi ?).

Voici donc les nouveautés essentielles pour 2024 :

Pôle Emploi est devenu France Travail

En pratique, cela n’a pas changé l’accès aux aides pour les créateurs d’entreprises. Il est toujours possible de cumuler allocation chômage et revenus d’une activité indépendante sous conditions, de bénéficier de l’ARCE (percevoir une partie de l’allocation chômage sous forme de capital au lieu du versement mensuel), d’accéder à l’ACRE (aide à la création ou reprise d’entreprise) pour réduire ses cotisations sociales, d’optimiser ces aides…

Bref, le nom a changé mais les règles sont les mêmes.

La liste des quartiers prioritaires de la ville a été actualisée

Les quartiers prioritaires de la politique de la ville, c’est un dispositif souvent oublié mais qui peut donner un vrai coup de pouce à certains créateurs d’entreprise avec diverses aides comme des exonérations d’impôt ou réduction de cotisations sociales avec l’ACRE.

Il a été mis en place en 2014, et en 2024, leur carte géographique a été revue pour la 1e fois. Cette mise à jour se poursuivra d’ailleurs jusqu’en 2025 pour les territoires d’outre-mer.

Reste à charge du CPF

Ce n’est pas propre aux indépendants, mais on ne peut pas parler des nouveautés 2024 sans évoquer le reste à charge du CPF. Depuis la création de la plateforme Mon Compte Formation, utiliser son CPF n’avait jamais été aussi facile : accessible en quelques clics sans même solliciter son employeur, et sans la moindre avance de frais à partir du moment où on avait un solde suffisant pour couvrir le prix de la formation.

Malheureusement, le compte personnel de formation a aussi été un outil de fraude avec beaucoup d’abus et d’argent détourné, et ce sont tous les utilisateurs (et les organismes de formation sérieux) qui en subissent les conséquences.

Depuis le 2 mai 2024, il est obligatoire de payer un montant forfaitaire de 100 € pour utiliser son CPF, quel que soit le prix de la formation, même quand le solde aurait pu permettre de payer la totalité.

Cela dit, relativisons un peu : un investissement de 100 € pour une vraie montée en compétences, cela vaut tout de même le coup.

Augmentation des cotisations sociales pour certains autoentrepreneurs

Toute dernière actualité au moment où j’écris cet article, l’augmentation des cotisations sociales pour certains autoentrepreneurs. Cela concerne tous les micro-entrepreneurs qui ont une activité libérale avec une hausse de 2 points le 1er juillet 2024.

Pour certains d’entre eux, il y a aura une nouvelle augmentation de 1,5 point le 1er janvier 2025, et encore 1,5 point le 1er janvier 2026. On arrive à une hausse totale de 5 points.

L’explication ? Cette catégorie d’indépendant ne pouvait pas cotiser à la retraite complémentaire, qui est pourtant obligatoire. Cette augmentation est donc censée rectifier le tir et améliorer les droits à la retraite.

Plus de détails dans l’article : Hausse des cotisations sociales des micro-entrepreneurs en profession libérale

Combien ça coûte une micro-entreprise ? Combien gagne un autoentrepreneur ?

Puisqu’on parle d’argent (le nerf de la guerre, rappelons-le), abordons cette fameuse question : une micro-entreprise, combien ça coûte ? Et puisque l’objectif est de gagner de l’argent, combien peut vraiment gagner un micro-entrepreneur ?

Voici les principaux coûts à prendre en compte obligatoirement :

  • Les cotisations sociales : elles représentent 12,3 % du chiffre d’affaires pour une activité de ventes, de 21,2 à 23,2 % pour une activité de services (et attention à bien prendre en compte les futures augmentations de taux de cotisations sociales, puisque pour certains micro-entrepreneurs en activité libérale, ce taux atteindra 24,6 % en 2025, puis 26,1 % en 2026 !) ;
  • L’impôt sur le revenu : avec l’option pour le versement libératoire, tu peux le payer en même temps que les cotisations sociales, avec un taux de 1 % pour les ventes, 1,7 % pour les prestations de services commerciales/artisanales, ou 2,2 % pour les activités libérales. L’option est soumise à conditions ;
  • La cotisation foncière des entreprises (CFE) est un impôt annuel que l’on peut comparer à une taxe d’habitation mais pour les entreprises. Si tu n’as pas de local professionnel, tu paieras une cotisation minimum qui peut aller de 150 € environ à plus de 900 € selon ta localité et ta tranche de chiffre d’affaires. En revanche, tu es automatiquement exonéré·e de CFE pour ta 1e année d’activité.

Tout cela, avec quelques petites taxes complémentaires, c’est le minimum : ce qui reviendra à l’administration. Mais même l’entreprise la plus basique aura besoin de quelques dépenses pour fonctionner : un peu de matériel, des matières premières, des achats de marchandises, l’abonnement à quelques logiciels, de la formation, etc.

Il ne faut pas oublier l’épargne de sécurité pour ne pas fonctionner à flux tendu, pour les périodes de baisse d’activité. Et bien sûr, je termine par ce point mais il devrait plutôt se retrouver en tête : ta rémunération ! Le but de créer une entreprise n’est pas juste qu’elle paie ses factures mais bien de pouvoir te procurer un revenu pour vivre, donc il faut l’intégrer dans tes calculs.

Je passe rapidement sur la question des plafonds, parce que cela ne devrait jamais représenter un frein au développement d’une entreprise. Il faut bien prendre en compte qu’à partir d’un certain chiffre d’affaires (36 800 € pour les services, 91 900 € pour les ventes en 2024), tu devras collecter la TVA, avec en contrepartie la possibilité de la récupérer. C’est très simplifié, mais cela te donne un repère chiffré.

Quant aux plafonds de la micro-entreprise, ils sont très larges aujourd’hui (77 700 € en prestations de services, 188 700 € en ventes) et en fonction de l’évolution de ton entreprise, tu gagneras probablement à évoluer vers une autre forme juridique ou au moins un autre régime fiscal bien avant d’atteindre cette limite.

Créer sa micro-entreprise : par où commencer

Soyons honnêtes, tu auras beaucoup de choses à apprendre en te lançant à ton compte, et c’est aussi ce qui fait le charme de l’entrepreneuriat. On ne s’ennuie jamais, il y a toujours des choses à expérimenter, à améliorer, et au-delà de l’aspect purement professionnel, c’est une expérience qui permet de mieux se connaître et qui fait grandir.

Mais bien heureusement, tout cela fait partie du parcours et il n’est jamais question de tout savoir dès le début et que tout soit parfait au moment où on se lance. Après plus de 5 ans à baigner dans l’entrepreneuriat, même si j’ai déjà beaucoup appris et progressé sur différents points avec une expérience de couteau suisse, je me sens toujours en cheminement et je vois toujours l’entreprise comme un projet qui continue d’évoluer au fil de l’eau.

Cela dit, se lancer du jour au lendemain sans plan, sur un malentendu cela peut fonctionner mais ce n’est pas une stratégie recommandable. Alors voici quelques conseils pour te lancer, pour savoir par où commencer avec ton entreprise :

Bien définir et clarifier ton projet

Encore une fois, un projet clair, c’est la base de toute entreprise. Sans pour autant se limiter, parce que ce n’est pas quelque chose de figé. Il faut de toute façon se confronter à la réalité, tester grandeur nature, pour être sûr à 100 % que le projet est viable, qu’on aime vraiment cette activité, etc. et réajuster au fur et à mesure.

Mon conseil : fais simple pour démarrer. Tu auras toujours le temps de faire évoluer ton entreprise.

Sécuriser ta création d’entreprise

On n’a pas tous le même rapport au risque, et création d’entreprise n’est pas forcément synonyme de risque. Entre le cumul d’activité et les différentes aides, il y a différents moyens de te sécuriser financièrement et de tenir compte de ta situation personnelle dans la construction de ton projet.

Pense également aux assurances pour couvrir les risques en matière de responsabilité civile, mais aussi en cas d’arrêt de travail grâce aux différents contrats de prévoyance.

Sécuriser ton entreprise, c’est aussi construire un cadre solide. Ton modèle économique, mais aussi le cadre juridique : les conditions générales de vente, le dépôt de marque, des contrats pour encadrer tes prestations, le respect de la propriété intellectuelle, etc.

Mettre en place ta gestion administrative

Enfin, on ne peut pas parler création d’entreprise sans l’axe de la gestion administrative. Elle commence dès la préparation du projet pour savoir quelles seront les meilleurs options pour toi au moment où tu rempliras le formulaire de déclaration d’activité pour créer ton entreprise officiellement.

Puis toutes les opérations à ne pas négliger dans les jours et semaines qui suivent, comme la création de tes espaces sur le site de l’URSSAF et des impôts, l’ouverture d’un compte dédié séparé (pas obligatoire mais vivement recommandé), les déclarations à déposer…

Ensuite, l’administratif rythme la vie de ton entreprise, avec la facturation, la comptabilité, les différents suivis qui te permettront d’analyser ton activité pour prendre des décisions éclairées, les différentes déclarations et impôts à payer…

La micro-entreprise est nettement simplifiée par rapport aux autres entreprises, mais ce n’est qu’un aménagement fiscal et social : globalement, les obligations sont les mêmes que pour n’importe quelle entreprise et les conséquences d’une négligence peuvent être très lourdes.

J’ai déjà accompagné plusieurs indépendants qui s’étaient retrouvés avec des dettes de plusieurs milliers d’euros parce qu’ils avaient négligé l’administratif ou ignoraient certaines règles, et c’est une expérience que je ne souhaite à personne ! Et au contraire, l’administratif peut parfois avoir un impact stratégique pour te faire gagner de l’argent pour lancer et développer ton entreprise.

N’hésite jamais à te former sur des aspects aussi importants et qui te permettront ensuite de te concentrer sur ton activité et la faire évoluer comme tu le souhaites.

Pour aller plus loin, retrouve la formation Objectif micro-entreprise (Création & gestion administrative d’une micro-entreprise – éligible au CPF pour te former à moindres frais).


Ressources citées dans cet article :

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