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Les étapes-clés de la micro-entreprise

Quelles sont les étapes de développement d’une micro-entreprise ? Peut-on vraiment gagner sa vie en restant autoentrepreneur ? À quel moment doit-on passer à la TVA ou quitter la micro-entreprise pour passer en société ? Zoom sur les principales étapes et balayons au passage les fausses croyances sur la micro-entreprise. Passer en société oui, mais pas pour les mauvaises raisons ! Un épisode du podcast Suis ton flow/Article du blog J’aime la paperasse

[Mise à jour 03.2023]

Il n’y a pas vraiment de normes en matière d’entrepreneuriat, on le sait bien. Il y a tellement de modèles différents tant au niveau du business model, c’est-à-dire la manière même dont l’activité est conçue, sur quoi repose l’activité et sa rentabilité. Et tant de façon de communiquer, en misant sur des media différents, des plateformes ou réseaux, en portant sa voix unique…

Voilà pourquoi on dit parfois que les idées ne sont pas importantes : ce qui fait l’entreprise, ce n’est pas une idée dans l’absolu, mais la manière de la concrétiser, qui est extrêmement variable, sans qu’il n’y ait jamais une bonne manière de faire qui serait meilleure que toutes les autres dans l’absolu.

Par contre, on peut tout de même observer quelques schémas types, qui peuvent servir de cadre de référence, ou pour des domaines très carrés comme l’administratif qui ne laissent pas beaucoup de possibilités de créativité.

Profitons donc de ce contexte particulier pour décrire les grandes étapes qui constituent le développement d’une micro-entreprise en général, surtout si l’on prend l’angle administratif.

 

1ère étape : la phase de pré-lancement

 

La création d’entreprise ne commence pas le jour de la création juridique ou administrative, loin de là ! La phase de préparation prend souvent plusieurs mois avant de penser à déposer la fameuse déclaration d’activité pour officialiser son activité indépendante auprès de l’administration (et aux yeux du monde).

 

Que retrouve-t-on dans cette première étape ?

Ce sont globalement tous les fondements de l’entreprise. On peut donc considérer qu’il s’agit d’un moment crucial dans la vie d’une entreprise, mais sans dramatiser pour autant : rien n’est figé.

On peut tout à fait changer d’activité, de clientèle cible, de modèle économique ou de tout autre élément au cours de la vie de l’entreprise.

L’enjeu ici n’est donc pas de tout préparer de manière théorique et parfaite sur papier, de peaufiner ses plans à l’extrême en essayant de prévoir l’imprévisible, mais simplement de poser les fondations, les bases qui vont définir l’entreprise pour la lancer en ayant un minimum un cap à suivre.

 

En pratique, il s’agira donc de définir l’offre que l’on va vendre, de déterminer à qui va s’adresser cette offre, comment on va la vendre en pratique, etc. On peut déjà mettre ici les bases de la communication également, ne serait-ce que pour définir sa stratégie de communication : le ton, la vision que l’on veut transmettre dans son activité, les moyens de communication que l’on va privilégier au moins dans un premier temps (site web, blog, réseaux sociaux, réseautage, etc.).

 

Et côté administratif ?

Là aussi, on a une étape de préparation ! Son importance va varier en fonction du projet et surtout de la situation personnelle ou professionnelle du créateur d’entreprise.

En pratique, on va s’intéresser au cadre dans lequel on va créer l’entreprise, c’est-à-dire le choix du statut, les éventuelles options, ou encore la date de création qui est bien trop souvent négligée alors qu’elle peut avoir un impact financier important selon le cas.

 

 

2ème étape : Le démarrage

 

Une fois qu’on a bien cadré son projet, c’est le grand moment, celui du lancement !

Alors, que va-t-on retrouver à cette étape ?

La première action sera bien entendu la création en elle-même, c’est-à-dire le dépôt de la déclaration d’activité. C’est l’occasion de rappeler que tout ne s’arrête pas là, et qu’il y a un certain nombre de démarches à réaliser après la création de son entreprise, même quand on a opté pour le régime de micro-entreprise (ou autoentrepreneur).

 

Voici quelques ressources pour vous aider à cette étape :

 

C’est également le moment des premiers clients, donc où l’on teste notre offre grandeur nature. Où on commence les premiers ajustements parce que rien ne vaut l’expérience sur le terrain pour construire une offre au plus près des besoins de nos clients, et qui correspond bien à ce que l’on veut réaliser, pour développer une activité en accord avec nos choix de vie par exemple ou à une vision forte, des valeurs que l’on défend, une compétence que l’on veut mettre au service de nos clients.

Bref, c’est le vrai passage à l’action et le début de la vie d’entrepreneur.

Du point de vue administratif, démarrage d’activité est synonyme de premiers devis, premières factures, premiers contrats, et aussi premières déclarations. On entre dans la gestion courante.

 

 

3ème étape : le passage à la TVA

 

Il ne s’agit pas d’une étape de développement à proprement parler, mais c’est un moment assez marquant pour être précisé. Et surtout, ça permet de rappeler son existence-même, encore ignorée par trop de créateurs d’entreprise. Et pire, de mauvaises informations à ce niveau sont parfois encore véhiculées par des experts-comptables ou des juristes, alors que les règles ont évolué depuis plusieurs années !

 

Faisons un petit bond en arrière pour mieux comprendre. Avant 2018, le passage à la TVA était synonyme de sortie de la micro-entreprise, parce que le seuil de la franchise de TVA (c’est-à-dire le régime qui consiste à ne pas payer, déclarer ou déduire la TVA) était également le plafond de la micro-entreprise.

Mais en 2018, le plafond de la micro-entreprise a plus ou moins doublé, sans pour autant modifier celui de la franchise de TVA. Résultat, depuis 2018, un micro-entrepreneur doit obligatoirement passer à la TVA s’il ne remplit plus les conditions pour bénéficier de la franchise de TVA.

Autre conséquence : il a également la possibilité d’opter pour la TVA, tout en conservant le régime de la micro-entreprise.

 

Donc en pratique, lorsque l’entreprise atteint 39 100 € de chiffre d’affaires en prestation de services ou 101 000 € pour une activité de vente, on doit passer à la TVA. Je ne développe pas ici les conditions exactes du passage à la TVA, la règle est un peu plus complexe mais c’est le principal chiffre clé à retenir.

Cela demande un suivi des ventes et des dépenses plus rigoureux, et entraîne de nouvelles obligations pour déclarer la TVA.

Le passage à la TVA reste donc un moment à ne pas négliger et je ne peux que recommander de se tourner vers un expert-comptable pour mieux appréhender cette étape ou de se former quand on décide de gérer seul(e) la TVA.

 

 

4ème étape : le franchissement du plafond de la micro-entreprise

 

Si l’on poursuit dans l’idée du développement du chiffre d’affaires, l’étape suivante est le dépassement du plafond de la micro-entreprise. La limite est fixée actuellement à 77 700 € pour les prestataires de services et 188 700 € pour les activités de ventes.

D’abord, apportons une petite nuance à cette notion de dépassement du seuil. En réalité, on n’est pas obligé de renoncer au « statut » d’autoentrepreneur dès qu’on atteint ces chiffres. C’est lorsqu’on dépasse ce plafond pendant 2 années consécutives qu’on perd le droit au régime de la micro-entreprise, et qu’on doit donc opérer un changement au 1er janvier de l’année suivante.

Cela laisse donc largement le temps de voir venir, et beaucoup d’indépendants vont osciller autour de ce plafond s’ils ne souhaitent pas un changement de régime forcé.

 

Beaucoup d’autres restent éloignés de cette limite, et cela ne signifie pas qu’ils galèrent. On peut tout à fait rester en micro et bien gagner sa vie, ça vaut également le coup de le préciser.

L’autoentreprise a été lancée dans un premier temps pour inciter à officialiser les petites activités complémentaires et pour favoriser la création d’entreprise en simplifiant au maximum le démarrage du point de vue administratif, mais on aurait bien tort de se cantonner à cette image : une micro-entreprise aujourd’hui peut tout à fait être une entreprise à part entière avec un vrai chef d’entreprise qui pilote son activité, qui contribue à l’économie et se procure un revenu confortable.

 

Ceci étant dit, la sortie de la micro-entreprise représente une étape très importante parce qu’elle représente une sorte d’entrée dans la cour des grands. C’est à ce moment-là qu’on constate à quel point la micro-entreprise est simplifiée par rapport aux sociétés par exemple.

 

La première question à ce stade sera de savoir vers quoi évoluer.

L’option la plus facile et rapide à mettre en place, c’est de rester en entreprise individuelle et simplement passer au réel, c’est-à-dire qu’on prend en compte les vraies charges, le vrai bénéfice, pour calculer les cotisations sociales et les impôts. Ce qui veut aussi dire qu’on s’appuie sur une véritable comptabilité. C’est le plus simple, mais pas forcément la solution la plus appropriée.

L’autre option, c’est de fermer sa micro-entreprise (qui, rappelons-le, est une entreprise individuelle) pour passer en société. Attention, d’un point de vue technique, cette opération doit être faite dans les règles de l’art, avec l’accompagnement d’un expert-comptable et éventuellement d’un avocat, car il ne s’agit pas seulement de fermer d’un côté et ouvrir de l’autre.

 

On va alors choisir généralement entre l’EURL, c’est-à-dire une SARL unipersonnelle — à ne pas confondre avec la feue EIRL qui était une catégorie d’entreprise individuelle — et la SASU, donc une SAS unipersonnelle.

On ne va pas préciser ici les critères de choix entre ces différentes possibilités, mais on peut déjà dire que c’est à étudier au cas par cas, parce qu’il n’existe aucun statut ou forme juridique qui soit plus intéressant que les autres de manière absolue. On y reviendra dans un autre article prochainement.

 

 

4ème étape bis : la sortie volontaire du régime de micro-entreprise

 

Nous avons vu à la 4ème étape la sortie obligatoire de la micro-entreprise, du fait du dépassement du plafond de chiffre d’affaires. Mais la réalité du terrain, c’est que cette transition se fait le plus souvent de manière volontaire et largement anticipée par rapport au chiffre d’affaires.

Ce qui pousse à quitter le “statut” d’autoentrepreneur, c’est avant tout le développement de l’activité, mais pas du point de vue du chiffre d’affaires. On va plutôt aller regarder ce qui se passe au niveau des charges, c’est-à-dire les dépenses de l’entreprise.

 

Pour rappel, le régime de la micro-entreprise consiste précisément à ne jamais prendre en compte les charges réelles, mais plutôt un forfait de 34, 50 ou 71 % du chiffre d’affaires selon la catégorie d’activité, et c’est ce forfait qui va représenter les charges.

Concrètement, il arrive que les dépenses d’investissement, de matériel, ou encore de prestations de services que l’on achète dans le cadre du développement de l’activité fassent dépasser ce forfait de charges.

Ce sera également le cas si on souhaite embaucher un salarié.

Une autre situation délicate, c’est lorsque l’on souhaite travailler en collaboration avec une autre entreprise, que ce soit dans le cadre d’un partenariat ou d’une sous-traitance. Si on encaisse la totalité du prix, mais que la moitié en revient à une autre entreprise… On va tout de même payer des impôts et cotisations sociales calculés sur la totalité du prix, parce qu’elle correspond à la somme encaissée, et donc au chiffre d’affaires si on est en micro-entreprise.

Dans ce type de situation, on se pose assez vite la question de la rentabilité et de l’adéquation de la micro-entreprise à ce qui se passe dans l’entreprise, et donc on n’attend pas de se trouver dans l’obligation légale pour évoluer vers un autre type d’entreprise.

Là encore, d’autres critères pourront entrer en jeu pour anticiper cette transition, comme la protection sociale ou le financement de l’activité si on souhaite avoir recours à un crédit par exemple.

 

Pour résumer, nous avons vu les grandes étapes du développement de la micro-entreprise :

  • La préparation du lancement, en faisant attention à certains points comme la date de création,
  • Le démarrage d’activité, avec le début de la gestion courante,
  • Le passage à la TVA, une étape à ne pas rater,
  • La sortie de la micro-entreprise, qui est plus souvent une démarche volontaire qu’une obligation légale, généralement pour passer en société et continuer à développer son activité.

Et à chaque étape, l’administratif jouera un rôle particulier dans la vie de l’entreprise.

 

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