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Créer son entreprise en fin d’année : et si c’était une bonne idée ?

Créer son entreprise en fin d'année : et si c'était une bonne idée ?

Chaque année, c’est la même rengaine : “il faut absolument créer son entreprise en début d’année”, “voici le mois à privilégier : “Janvier”, “et surtout pas en fin d’année”, “on oublie les mois de Novembre ou Décembre »

Mais est-ce vrai ?

À l’heure actuelle, ces conseils sont-ils toujours valables, malgré les différentes évolutions en matière d’administratif ? La réponse n’est pas si évidente et tu pourrais bien changer d’avis sur la question après avoir lu cet article.

Faisons donc le point : créer son entreprise en fin d’année, est-ce réellement une mauvaise idée ?

Au programme :

  • Quel est le meilleur moment pour créer son entreprise ?
  • L’impact de la date de création au niveau administratif et financier
  • Créer son entreprise en fin d’année : les vraies conséquences
  • Finalement, faut-il attendre janvier pour créer son entreprise

Quel est le meilleur moment pour créer son entreprise ?

Pour rester dans les phrases clichées que tu entendras un peu partout, il n’y a pas de bon moment pour créer son entreprise. Ou encore mieux, ce fameux proverbe chinois : « Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 20 ans. Le second meilleur moment est maintenant. »

Bon, maintenant si on sort du cliché et qu’on parle sérieusement. Certes, le moment idéal n’existe pas en général et ce serait dommage de l’attendre indéfiniment. Parce que le moment parfait, ce serait ce moment où tous les feux sont au vert, où tu as à la fois toutes les ressources, la disponibilité, l’expérience, l’opportunité… Rien que de faire cette liste, ça met la pression alors heureusement qu’on n’a pas besoin de ces conditions idéales pour se lancer dans l’entrepreneuriat.

J’aurais tendance à dire que d’une manière générale, il n’y a pas de moment “parfait” mais il y a quelques mauvais moments. Si tu n’as pas la possibilité de consacrer du temps et une certaine énergie à ton projet. Par exemple, c’est que ce n’est pas encore le moment, parce que c’est toi qui portes ton projet pour lui donner vie. Donc dans cette phase de lancement, il est essentiel que ce projet t’anime.

À lire également : Le meilleur moment pour lancer son entreprise (épisode 4 du podcast J’aime la paperasse)

Ça, c’est pour la question très générale de la création d’entreprise. Rappelons que la création d’entreprise est une notion bien plus large que la démarche administrative d’immatriculation. C’est-à-dire le moment où tu vas remplir la déclaration de début d’activité, pour formaliser l’existence concrète de ton entreprise au niveau juridique et administratif.

En revanche, si on considère l’aspect administratif, la date de création aura quelques incidences. Il est aussi préférable de s’interroger sur cette question pour optimiser les conséquences pratiques qu’il peut y avoir, et surtout les conséquences financières.

L’impact de la date de création au niveau administratif et financier

La date d’immatriculation de ton entreprise, donc sa date de création officielle, va avoir une incidence à différents niveaux, et dans certaines situations. Tu peux gagner ou perdre beaucoup d’argent. Et, on sait bien que l’aspect financier, c’est quand même un point qui nous intéresse et qui est essentiel dans la vie d’une entreprise.

Ainsi, ta date de création d’entreprise peut jouer sur :

  • Les aides, notamment l’ACRE – la réduction de cotisations sociales. Selon ta situation au moment de ta création d’entreprise. Par exemple, en tant que demandeur d’emploi (mais ce n’est pas le seul critère possible pour en bénéficier),
  • Tes droits au chômage et les différentes façons d’optimiser l’allocation chômage même en micro-entreprise,
  • Les exonérations de cotisation foncière des entreprises (CFE),
  • Le plafond de chiffre d’affaires…

À lire : Créer ton entreprise avant ou après avoir quitté ton emploi salarié (épisode 12 du podcast J’aime la paperasse)

Créer son entreprise en fin d’année : les vraies conséquences

Maintenant que tu es bien dans le contexte, entrons un peu plus dans le vif du sujet : pourquoi vouloir absolument créer son entreprise en début d’année ?

On va décortiquer les différents facteurs évoqués un peu plus haut.

L’ACRE : la réduction de cotisations sociales

Les créateurs d’entreprises bénéficient automatiquement de l’ACRE, sauf s’ils ont opté pour la micro-entreprise. Dans ce cas, il est nécessaire de remplir au moins un critère pour avoir droit à cette aide.

Ici, deux points vont donc nous intéresser.

1) La situation

La situation dans laquelle tu te trouves à la date de création de ton entreprise, pour pouvoir bénéficier de l’ACRE.

Par exemple le fait d’être demandeur d’emploi indemnisé ou encore d’avoir moins de 26 ans (ou de 30 ans avec une reconnaissance de handicap).

Voici la liste complète des critères pour être éligible à l’ACRE :

  • Bénéficiaire de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) ou de l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP) ;
  • Demandeur d’emploi non indemnisé inscrit depuis plus de 6 mois ces 18 derniers mois ;
  • Bénéficiaire du RSA (revenu de solidarité active) ou de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ;
  • Âgé de 18 à 25 ans (ou 29 ans en cas de reconnaissance de handicap) ;
  • Âgé de moins de 30 ans et ne remplissant pas les conditions d’activité antérieure pour bénéficier de l’allocation chômage ;
  • Salarié ou licencié d’une entreprise en sauvegarde de justice, en redressement judiciaire ou liquidation judiciaire, et reprenant une entreprise ;
  • Sans emploi et ayant signé un contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE) ;
  • Création ou reprise d’entreprise dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPPV) ;
  • Bénéficiaire de la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE).

2) La durée

La durée pendant laquelle tu vas profiter de l’aide.

Elle est accordée pour une durée maximale de 4 trimestres civils. Ce qui veut dire que si tu crées ton entreprise en octobre ou en décembre, l’ACRE s’arrêtera dans les deux cas à la fin du mois de septembre suivant (et tu auras potentiellement perdu 2 mois d’aide).

Sur ces deux points, tu vois que début ou fin d’année, ce n’est pas important.

Ce qui compte, c’est ta situation personnelle et professionnelle. Et le fait de te trouver en début de trimestre civil si possible, donc les mois de janvier, avril, juillet ou octobre.

L’exonération de CFE

L’exonération de cotisation foncière des entreprises (CFE), c’est LE critère le plus souvent avancé pour prôner une création d’entreprise en début d’année plutôt qu’en fin d’année. Et, à l’origine, ce conseil est totalement vrai.

Pour que tu comprennes bien de quoi il s’agit, tu dois savoir que les entreprises ne paient pas de CFE pour leur première année d’activité. Mais, il s’agit de l’année civile.

Alors si tu crées ton entreprise en janvier 2024, tu bénéficies de l’exonération de CFE pendant 12 mois, puis tu paies la CFE 2025 en décembre 2025, donc quasiment 2 ans après ton démarrage.

Et, si tu crées ton entreprise en décembre 2024, tu paies ta première CFE… à la même date. Par conséquent, tu perds quasiment un an d’exonération.

Mais, il y a des subtilités qui peuvent changer la donne. Par exemple, les entreprises qui réalisent moins de 5 000 € de chiffre d’affaires sont exonérées. Ce chiffre d’affaires est valable pour l’année civile, mais en cas de création en cours d’année, il faut faire un prorata.

Par exemple, si tu crées ton entreprise en juillet, cela donne un plafond de 2 500 €. Alors oui, c’est très peu pour une activité professionnelle qui assurerait un revenu. Mais cela veut aussi dire que si tu crées ton entreprise en décembre et que tu n’as quasiment pas de chiffre d’affaires sur le mois, tu n’auras pas de CFE à payer en 2025. Et ni en 2026… Ainsi gagner finalement un an d’exonération de CFE.

Les plafonds de chiffre d’affaires

Un autre argument qui revient souvent pour encourager à créer son entreprise en début d’année : c’est le plafond de chiffre d’affaires. C’est l’idée que tu vas profiter d’une année entière pour éviter de dépasser le plafond de la franchise de TVA ou de la micro-entreprise.

Pourquoi pas, mais il ne faudrait pas oublier deux “détails” :

  • Presque tous les plafonds sont valables pour une année civile entière.

Donc de toute façon, le plafond est proportionnel au nombre de mois écoulés entre la création d’entreprise et le mois de décembre.

Pour être “gagnant”, il faudrait donc anticiper la création d’entreprise en début d’année. Alors que l’on réalise son chiffre d’affaires plus tard, pour allonger artificiellement la durée prise en compte pour calculer le plafond. Ce qui peut éventuellement faire perdre sur d’autres plans.

  • Dépasser les plafonds est fréquemment un faux problème.

Déjà, dépasser les seuils de chiffre d’affaires dès l’année de création. Cela peut arriver, mais c’est loin d’être le cas général. Et, si c’est ton cas, cela veut dire que ton activité connaît un superbe développement et que la micro-entreprise ne sera probablement pas adaptée assez rapidement.

Dépasser les plafonds, ce n’est pas une mauvaise chose qu’il faudrait absolument éviter. Dans certains cas, on va même passer à la TVA par anticipation. Ou alors quitter la micro-entreprise volontairement, pour accompagner le développement de l’entreprise.

Conclusion : créer son entreprise en fin d’année peut être intéressant

Finalement, si on doit récapituler les différents arguments que l’on a évoqués, créer son entreprise en début d’année n’est pas forcément un choix gagnant. Et inversement, se lancer en fin d’année n’est pas toujours une mauvaise idée.

Les deux options peuvent permettre certaines optimisations, ou dans d’autres cas, elles n’ont juste aucune incidence.

La date de création de ton entreprise doit être réfléchie pour optimiser ce qui est possible. Mais, ce qu’il faut retenir, c’est surtout que la question doit être étudiée au cas par cas. Et qu’il ne s’agit pas simplement d’une question de début ou fin d’année.

Il n’y a pas de mois de création qui serait à bannir dans l’absolu. Parce que tout va dépendre de ton projet, de ta situation professionnelle au moment de ton lancement en tant qu’indépendant.e.

Par exemple, si tu te trouves ou te trouveras prochainement dans une situation qui te permettrait de bénéficier de l’ACRE. Ou encore si tu quittes un emploi salarié et que tu pourrais donc bénéficier de l’allocation chômage, de l’ACRE et/ou de l’ARCE, une autre aide qui te permet de percevoir une partie de ton allocation chômage sous forme de capital pour créer ton entreprise.

Plus encore que toute cette optimisation, la première question à te poser sera celle de la préparation de ton projet.

  • As-tu une offre prête à être vendue, donc une activité qui démarre réellement ?
  • As-tu une opportunité, des clients prêts à acheter maintenant ?

Parce que si c’est ta situation, il faut une très bonne raison pour différer ta création d’entreprise. Et non simplement un critère qui ferait une différence de quelques centaines d’euros. Mais un réel impact, comme c’est parfois le cas avec l’allocation chômage qui peut entraîner une différence de plusieurs dizaines de milliers d’euros sur les premières années d’entrepreneuriat.

Donc ma recommandation, c’est de ne pas négliger cette question, mais de bien remettre les choses dans leur contexte pour te concentrer sur ce qui a de vraies conséquences sur ton projet de création d’entreprise dans son ensemble. Et sauf à avoir une réelle raison à cela, inutile de reporter ta création d’entreprise pour la réaliser absolument en début d’année.

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