Cet article de blog est une transcription de l’épisode de podcast « Le meilleur moment pour lancer son entreprise », disponible sur cette page et sur toutes les plateformes de podcast. Tu peux donc profiter de sa version audio intégrale !
Voilà une question que l’on me pose très souvent – généralement pour savoir à quel moment il faut réaliser les démarches administratives : quel est le meilleur moment pour créer son entreprise ?
Cette question va bien au-delà du simple aspect des formalités administratives de création d’entreprise.
Le point de vue administratif est abordé dans un autre article, et plus en détail dans la formation en ligne Objectif micro-entreprise.
Pas de moment parfait mais des mauvais moments
Donc, quel est le meilleur moment pour créer son entreprise ? Ma réponse est très simple : il n’existe pas.
Le moment parfait où toutes les conditions sont réunies, tous les feux sont au vert et c’est LE moment pour te lancer et enfin créer ton entreprise, cela n’arrivera jamais.
Pourquoi ? Parce qu’il y aura toujours quelque chose qui pourrait être un peu mieux. La chose qui te fait dire « Quand ça, c’est réglé, là je vais me lancer ! »
« Quand j’aurais assez d’économie et que je serai en parfaite forme et que j’aurai terminé ce projet… » : il y aura toujours (toujours) quelque chose.
Mais tout de même, je dis toujours que s’il n’y a pas de moment parfait, en revanche je considère qu’il y a des mauvais moments pour se lancer.
Pour créer une entreprise, il faut être disponible
Pour savoir si c’est le moment de te lancer ou pas, il faut déjà regarder ta disponibilité.
Créer une entreprise, cela ne se fait pas en un claquement de doigts et ce n’est pas non plus ponctuel. Tu ne peux pas dire que tu mets toute ton énergie, tu prends du temps pendant une semaine ou un mois, tu fais tout à fond et après c’est bon, c’est réglé.
Idem pendant 3 mois ou même 6 mois !
Il y a bien une période pendant laquelle tu devras fournir plus de travail, surtout lors du démarrage d’activité, et plus tard ponctuellement pendant certaines phases de développement de ton entreprise, mais il y aura quand même un travail constant.
Un travail d’amélioration, pour fournir de nouveaux services, pour ton apprentissage, ta communication, ta gestion… Il y aura toujours des choses à faire, tout le temps.
Et même si tu es dans l’optique de créer une activité en ligne 100 % automatisée qui ne te demanderait plus rien ensuite, ce travail initial, tu devras tout de même le fournir pendant un certain temps.
Il faut donc que tu aies cette disponibilité, dans le sens où tu vas prendre du temps pour travailler sur ton entreprise.
Mais on peut créer son entreprise en étant salarié ou jeune parent
Attention, je ne dis pas que tu dois forcément avoir beaucoup de temps libre avant de commencer à penser à créer une entreprise !
Quand je me suis lancée, c’était en travaillant à 80 % en tant que salariée, et en plus avec mes deux enfants, et la dernière n’avait qu’un an. Donc mon temps libre était assez réduit mais cela ne m’a pas empêchée de me lancer.
Par contre, cela veut dire que dans cette situation, j’ai quand même dû mettre les bouchées doubles, réduire le temps que je pouvais passer dans d’autres activités, parce que je devais absolument consacrer quelques heures à mon entreprise, et de façon très régulière pour pouvoir avancer.
On ne progresse pas forcément aussi vite que quelqu’un qui travaille à temps plein dans son entreprise, et cela paraît bien normal ! Mais cela n’empêche pas de se lancer et d’obtenir des résultats.
| À lire également : Salariée, maman, entrepreneure… Comment tout concilier ? |
Là où je veux en venir, sur cette question de disponibilité en terme de temps, ce n’est pas forcément dans le temps qui est disponible mais dans le temps que tu vas prendre pour ton activité.
Et si tu n’es pas prêt(e) à prendre ce temps pour ton activité, c’est que ce n’est pas le moment.
Un esprit disponible pour te lancer
Après j’irai encore un peu plus loin avec un autre angle : la disponibilité d’esprit.
Imaginons que tu sois déjà très préoccupé(e) par un projet, que tu t’y consacres à fond, toutes tes pensées vont vers ce projet. Ou que tu aies des problèmes qui font que tu n’as pas cette énergie à mobiliser pour ton entreprise. Tu aimerais bien mais… Tu as déjà tellement de souci ailleurs.
Dans ce cas, généralement, il sera préférable de différer ton projet plutôt que de te rajouter une charge supplémentaire.
Surtout que la vie d’une entreprise est loin d’être quelque chose de tranquille et linéaire. Il y a des moments où on se sent fort, on avance, on y va, on a la motivation, on a le FEU !
Mais à d’autres moments, c’est beaucoup plus difficile. Il y a des moments de doutes, voire des moments d’échec. On peut lancer quelque chose et se louper.
Du coup, si on est déjà dans une situation fragile, on risque de se rajouter une couche et de mal le vivre.
Cela risque d’impacter notre vie personnelle parce que c’est « la chose de trop », ou alors au niveau professionnel, on n’y arrive pas parce qu’on n’a pas la possibilité de s’améliorer, de travailler dans un état d’esprit suffisamment positif pour se dire « Voilà mon objectif et même si ce n’est pas facile, je m’accroche et j’y vais ».
Il faut donc voir la question de la disponibilité d’une façon assez large et c’est absolument indispensable pour pouvoir se lancer.
Une volonté profonde pour créer son entreprise
Un autre chose indispensable pour savoir si c’est le bon moment, si on est prêt : la volonté.
Je ne me ferai pas que des ami(e)s sur cette question, on me trouvera peut-être un peu intolérante mais j’assume : à un moment, il faut savoir ce qu’on veut.
On ne peut pas lancer une entreprise en se disant « J’y vais un peu… peut-être… et puis on verra… mais je ne sais pas trop… oui j’ai envie mais bon bof »… Je n’y crois pas un instant !
Quand tu dois gérer une entreprise au quotidien, on ne te prend pas par la main pour te dire ce que tu dois faire, à quel moment, comment… Il n’y a rien de tout cela.
Si tu n’as pas cet esprit d’initiative pour aller chercher les informations, ou au moins la personne qui va te fournir les informations, pour aller chercher une formation, un outil, des solutions à tes problèmes, pour gérer ton emploi du temps…
Pour te dire que même si personne ne t’y oblige, c’est le moment de travailler alors tu t’y mets.
Pour te dire que tu vas assumer un certain nombre de responsabilités.
Si tout cela te rebute ou ne fait pas du tout partie de ton fonctionnement, ce n’est peut-être pas le moment.
Tout s’apprend (ou presque)
La plupart de ces choses se travaillent. On peut toujours améliorer son organisation, sa gestion du temps, etc.
Si on n’a pas les compétences techniques, comme pour enregistrer cet épisode de podcast/écrire cet article de blog, pour utiliser un logiciel, pour créer des vidéos, ou dans des domaines comme le marketing ou la communication, on peut tout apprendre !
Et même l’état d’esprit se travaille.
Mais il y a quand même un minimum qui fait qu’on va se retrouver ou pas dans l’entrepreneuriat, exactement comme certaines personnes se sentiront totalement inadaptées au travail salarié.
Autant pour certaines personnes, il est difficile de suivre des ordres ou des règles avec un cadre bien structuré, autant pour d’autres, au contraire, c’est un besoin.
Il n’y a là aucun jugement : il y en a pour tout le monde et heureusement. Tout le monde ne peut pas être chef, ni indépendant ou salarié.
Il est important de se demander si on est prêt à travailler avec cette autonomie.
J’ai fait un rapprochement entre l’idée de volonté et celle de l’autonomie parce que finalement c’est assez lié dans le sens où il faut être prêt à s’accrocher, à persévérer, et donc il faut une volonté profonde et déjà certaines bases de l’état d’esprit d’un entrepreneur.
Après, on évolue, chacun à son rythme. Ce n’est pas forcément quelque chose de figé qui voudrait dire que vraiment tu n’es pas fait(e) pour l’entrepreneuriat. Mais à l’instant T, ce n’est peut-être pas une bonne idée.
Une entreprise engage dans la durée
Il y a une autre chose à prendre en compte pour savoir si c’est le moment de se lancer : l’engagement dans la durée.
Je l’ai déjà un peu évoqué dans le premier point. Il faut bien avoir conscience qu’une entreprise demande de s’engager sur la durée. À partir de là, on peut se questionner en se projetant par rapport aux autres projets de vie que l’on peut avoir.
Pas forcément parce qu’il y a incompatibilité, mais il faut bien avoir conscience que cela rajoute une difficulté.
Créer son entreprise, et au même moment avoir des enfants, et au même moment se lancer dans l’achat d’une maison à rénover… Humainement, physiquement, nerveusement… Cela risque d’être un peu compliqué !
Il ne faut donc pas seulement voir la disponibilité sur les 3 prochains mois – mais c’est déjà un début.
Cette notion de durée permet aussi de se rappeler que face à la nouveauté, on a toujours le côté tout feu tout flamme : c’est tout beau tout nouveau. On a la niaque, on y va à fond parce que cela nous motive.
Cet effet est totalement naturel et il faut en profiter ! C’est un moment où on est créatif, on a de l’énergie, de la motivation, tant mieux !
Mais ce phénomène est assez éphémère, donc il faut essayer de se projeter au-delà et se demander si on se voit encore le faire dans quelques temps.
Est-ce que ce n’est pas simplement le fait de la nouvelle expérience qui nous plaît ?
Pourquoi veux-tu créer ton entreprise ?
Si en plus tu es sur le point de quitter un travail salarié pour te lancer dans l’entrepreneuriat, il est bon de te demander si tu te lances parce que tu en as vraiment envie, parce que ton projet te motive profondément… ou si c’est un simple ras-le-bol de ta situation actuelle.
Car dans ce cas, la solution peut être dans l’entrepreneuriat, mais parfois, la solution sera plutôt de modifier ta façon de travailler, changer de poste ou d’entreprise.
Cette réflexion est importante pour savoir quelles sont tes vraies motivations et dans quelques semaines ou dans quelques mois, est-ce que cette motivation sera encore présente.
Ce sont des décisions trop lourdes de conséquences pour agir seulement sur le coup d’une émotion.
L’émotion va faire partie de l’aventure, et elle va nous entraîner et nous motiver, c’est très positif.
Mais il faut tout de même avoir conscience qu’on n’est pas dans l’émotion en permanence.
Quand je travaille au quotidien, je ne me dis pas toujours « Ouah, c’est trop fun, je vais trop m’amuser à créer ces visuels et à écrire cet article ! Et qu’est-ce que je m’éclate à traiter tous mes mails ! »
Bon, peut-être quand c’est nouveau, mais après, il y a des tâches qu’on fait seulement par obligation, d’autres avec plaisir mais sans être dans l’extase totale. Même s’il y a toujours les moments où on s’amuse plus et heureusement !
Disons que cela ne doit pas être le seul intérêt, sinon il risque de vite s’estomper et on se retrouve dans une situation dans laquelle on est à nouveau dégoûté de notre quotidien, et c’est dommage.
Se poser les bonnes questions (pas les fausses excuses)
Voilà donc ce que je recommande comme interrogations pour déterminer si c’est le bon moment pour se lancer et créer son entreprise.
Pour le reste, j’insiste sur le fait qu’on peut apprendre vraiment beaucoup de choses, qu’on évolue.
Il faut juste se laisser le temps et avoir la volonté de s’améliorer.
À partir de là, on résout les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent, on s’améliore par la pratique, on se forme.
Notre entreprise grandit et on grandit en même temps qu’elle.
Si tu veux te lancer mais que tu sens que quelque chose te bloque, essaie déjà de creuser, de savoir ce qui te freine.
Est-ce que ce sont objectivement de vrais freins et il est préférable de différer ton projet, ou est-ce que c’est simplement la peur ?
| À lire également : Comment dépasser la peur de se lancer |
Surtout qu’on a le don de se trouver des excuses. On peut se dire qu’il faut beaucoup d’argent pour se lancer : tout dépend de l’activité mais si c’est en tant que freelance et qu’il te faut juste un ordinateur, un téléphone et une connexion Internet, le motif de l’argent n’est pas forcément une bonne raison de repousser ton projet.
On peut aussi se dire qu’avant de se lancer, il faut déjà avoir un business plan super construit.
Franchement, réfléchir à son projet, poser un minimum les choses pour savoir quelle est ton offre, à qui tu vas proposer tes services ou produits, est-ce que ce sera rentable… On est d’accord qu’il y a des bases indispensables, mais construire un vrai business plan, beaucoup de personnes ne le font pas parce que ce n’est pas nécessaire, tout simplement.
Il y a plein de raisons comme celles-ci que l’on évoque pour ne pas se lancer. Donc essaie de te poser les bonnes questions pour comprendre ce qui fait que tu repousses ton projet, et sur les questions fondamentales, est-ce que tu es prêt(e) à te lancer.
Je te laisse sur cette réflexion… J’espère que cet article t’a plu, t’inspire et t’aide à mieux construire ton projet ! N’hésite pas à le partager à quelqu’un que cela pourrait aider.
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