Tu as un projet d’entreprise, une « idée de business » et tu veux te lancer… quoi de mieux que la micro-entreprise ? Facile, gratuit, souple… on dirait bien le statut parfait. Pourtant, parfois devenir autoentrepreneur n’est pas le meilleur choix ou pire, ta future activité est carrément incompatible avec la micro-entreprise.
1 | Pourquoi la micro-entreprise est souvent idéale
Rappelons-le, le statut d’auto-entrepreneur, devenu micro-entrepreneur, est très souvent le meilleur choix possible pour démarrer une activité :
- les formalités sont rapides : quelques clics, tu remplis un formulaire, ajoute tes pièces justificatives et c’est fait !
- l’inscription est gratuite : tous les courriers qui te réclament de l’argent pour ton inscription à je-ne-sais quel registre alors que tu as le statut de micro-entrepreneur sont des arnaques. C’est gratuit.
- tes charges sont proportionnelles à ton chiffre d’affaires : en l’absence de revenus, tu ne paies rien.
- les obligations sont très allégées au niveau comptable, fiscal et social.
Bref, une forme d’entreprise très simplifiée, accessible et souple pour se lancer sans grand risque ni prise de tête.
| À lire également : La micro-entreprise, c’est quoi au juste ? |
2 | Mais alors, pourquoi la micro-entreprise ne serait pas le bon choix ?
Aussi avantageux soit ce statut, il présente des défauts. On peut même dire qu’il a les avantages de ses inconvénients.
- Il est très accessible. Tellement que tout le monde peut créer une micro-entreprise sans pour autant s’y consacrer sérieusement. Du coup, question crédibilité c’est un peu compliqué.En tant que solopreneur cela marche encore, mais quand il s’agira de développer ton entreprise vers des projets de plus grande envergure ou de rechercher un financement, il est possible que tu ne sois pas pris(e) au sérieux.Pour beaucoup, la micro-entreprise est encore un « job », une façon de créer son propre emploi, mais pas une entreprise à part entière.
- Ce manque de perspective s’explique en partie par les limites de chiffre d’affaires. Si les seuils sont suffisamment élevés pour permettre à un solopreneur de se dégager de vrais revenus, pour de plus gros projets qui impliquent des collaborateurs, on peut vite sortir du cadre.
- On ne peut pas déduire ses charges réelles. Elles sont prises en compte de façon forfaitaire, et tu paies tes cotisations sociales et impôts en fonction de ton chiffre d’affaires.Cela rend les calculs et la gestion administrative beaucoup plus simples mais du coup la micro-entreprise devient totalement inadaptée en situation d’investissements ou de charges élevées.
| À lire également : Plusieurs activités en micro-entreprise, c’est possible ? |
3 | Parfois, la micro-entreprise est incompatible ou interdite
Enfin, même si théoriquement la micro-entreprise serait parfaite pour ton projet, il arrive que tu sois obligé(e) d’y renoncer à cause d’une incompatibilité voire d’une interdiction.
Par incompatibilité, j’entends l’impossibilité de cumuler micro-entreprise et statut de gérant associé majoritaire de SARL ou gérant associé unique d’EURL.
Cela peut paraître anodin, mais pour mener plusieurs projets de façon distincte, la question peut se poser. En revanche, on peut cumuler la micro-entreprise et la SAS ou SASU sans aucun problème.
Par contre, certaines activités sont strictement interdites en micro-entreprise :
- les professions libérales réglementées : avocat, notaire, médecin, vétérinaire, sage-femme…
- les professions soumises à la TVA immobilière : agent immobilier ou marchand de biens
- les activités agricoles, qui relèvent donc de la chambre d’agriculture (même jardinier!)
- les activités artistiques rémunérées au titre des droits d’auteur
Si en lisant cet article ton projet colle toujours avec la micro-entreprise, c’est parfait !
| À lire également : Le centre de formalités des entreprises : à quoi ça sert ? |
4 | Les alternatives à la micro-entreprise
Si tu te trouves dans une des situations incompatibles avec le statut d’auto-entrepreneur, tu peux te demander vers quelle autre forme te tourner.
Les choix les plus fréquents sont les trois suivants :
- l’entreprise individuelle classique,
- l’EURL (SARL à associé unique),
- la SASU (SAS à associé unique).
Chacun présente évidemment des avantages et inconvénients et le but du jeu est de trouver le meilleur compromis pour ta situation précise. Ces choix ne concernent pas les activités qui ont leur propre statut (artiste, par exemple) ou des formes juridiques adaptées (pour les professions libérales réglementées notamment).
Dans le cas de l’entreprise individuelle, tes cotisations sociales et tes impôts sont calculés sur le bénéfice réel de ton entreprise, c’est-à-dire ton chiffre d’affaires diminué de tes charges (achats, prestations de services et honoraires, amortissement de tes investissements…).
Les sociétés, c’est-à-dire l’EURL ou la SASU, permettent de mieux protéger ton patrimoine car elles forment une personne distincte de son associé. Tu peux facilement l’ouvrir à d’autres associés ou la vendre (à condition d’avoir un acheteur bien sûr).
Ces formes te donnent généralement le choix entre l’impôt sur le revenu comme en entreprise individuelle et l’impôt sur les sociétés, qui peut être plus avantageux pour payer moins d’impôts globalement.
Au niveau des cotisations sociales, le calcul se fait sur ta rémunération (et pas sur le revenu de la société), et la SAS a la particularité de te permettre d’avoir un statut de salarié avec la protection sociale associée.
C’est une rapide synthèse des différentes formes juridiques possibles et de leurs caractéristiques, mais dans cette situation rien ne vaut le conseil d’un expert-comptable ou d’un juriste qui analysera ta situation pour te permettre de faire le bon choix.
Suggestions d’articles :
– Du chômage à l’entrepreneuriat
– Comment créer une micro-entreprise : 5 étapes clés
– Micro-entreprise, est-ce vraiment une bonne idée ?
Attention, pour moi la forme sociétaire est uniquement réservée à la SARL (SARLU) OU SAS (SASU), selon le nombre d’associés la constituant. U pour unique associé.
L’EURL n’est pas une forme de société mais une Entreprise Individuelle à responsabilités limitées. Cette responsabilité est limitée aux apports définis à la création. Ce statut juridique protège le patrimoine acquis et investi dans la création mais limite la possibilité d’investissement financier par les banques.
Hello,
Merci pour ton commentaire mais je crois que tu confonds EURL et EIRL 😉
L’EIRL est effectivement une entreprise individuelle à responsabilité limitée, c’est-à-dire une entreprise individuelle pour laquelle l’exploitant dépose une déclaration d’affectation de patrimoine pour le protéger mais avec toutes les limites que comportent le statut.
Tandis que l’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) est tout simplement une SARL unipersonnelle, avec toutes les contraintes en matière de constitution (statuts), de formalités (annonce légale, registre des décisions…) etc.
Je te l’accorde, les noms similaires et le fait d’employer le terme « entreprise » pour désigner une forme de société prêtent vraiment à confusion !
Bonjour,
Bravo cet article est super interessant!
Moi j’ouvre ma boutique en ligne de cosmétiques Bio et accessoires zéro-dechets. J’ai choisi le statut de micro-entreprise pour démarrer cette activité, et changer en société en fonction de l’évolution dans quelque moi.
Je me demande si j’ai fait le bon choix. Peut-Être que l’entreprise individuelle aurait été mieux ?
Je suis un peu perdue et tellement inquiète …
Hello Stéphanie (chouette prénom 😁),
Merci beaucoup ! La micro-entreprise est très souple pour démarrer et tester son projet en douceur donc c’est certainement un bon choix. Si tu veux faire un point sur ton choix de statut et ses limites, n’hésite pas à me contacter par mail (contact@jaimelapaperasse.com) et on verra ensemble ce qui peut t’aider à te rassurer 😊